Everest 2024, face nord – le projet
Les raisons de ce projet
Pascal avait tenté en 2021 d’aller sur le toit du monde par la voie Sud. Il avait gravi l’EVEREST jusqu’au camp 3 à 7.400 mètres. Mais la montagne devenue dangereuse par la succession de 2 cyclones l’a contraint de renoncer d’aller au sommet. En effet, le SIRDAR du Sherpa qui l’accompagnait avait jugé que les risques étaient trop grands pour poursuivre l’expédition, et l’a donc arrêté malgré les protestations de Pascal dont l’analyse du risque différait de celle d’un décideur lointain resté à Katmandou. A trois jours seulement de poser le pied sur le géant blanc, après 2 mois sur place de grimpe et d’attente, il a dû renoncer, alors que dans le même temps, 8 autres expéditions plus avisées, sont allées au sommet.
Meurtri, il avait eu besoin de plusieurs mois et le soutien de ses proches pour accepter cette décision, injuste selon lui, et apprendre, encore et encore.
C’est ainsi que l’année suivante en 2022, Pascal a poursuivi sa ligne de conquête des Seven Summits en allant en Alaska pour gravir le Denali (6 190 m). Puis fort ce succès, et peut-être pour prendre sa revanche sur cette infortune de 2021, il est allé se confronter au deuxième sommet le plus haut du monde à 8 611 m, le terrible K2 dite « la montagne des montagnes », ou encore appelée « la montagne sans pitié » où un quart des français qui l’ont tenté avant lui sont morts sur ses terribles parois. Par chance cette fois-ci, Pascal a bénéficié d’une météo clémente qui lui a permis d’atteindre le sommet du K2 et d’en redescendre vivant.
Il avait alors estimé que le K2 pourrait remplacer l’Everest dans sa réalisation des 7 Summits (il a déjà gravi l’Aconcagua, le Kilimandjaro, l’Elbrouz, le Vinson et le Denali) par le simple fait que le K2 est supérieur en difficultés et en noblesse. Mais Pascal n’est pas un tricheur qui s’arrange avec sa propre conscience pour transformer la réalité et s’arranger avec elle. Sur la route des Seven, il y a le toit du monde et c’est ainsi. Il a donc décidé en 2024 de retenter l’ascension des 8848 m de l’EVEREST.
Mais il n’y a pas que cela… Pascal est un rebelle qui n’accepte pas que les autres le privent de sa liberté de faire, comme ça a été le cas en 2021 si proche du sommet.
Pour Pascal, l’exploration c’est affronter l’adversité et atteindre malgré toutes les barrières son objectif. C’est aussi pour cela qu’il a été presque toute sa vie professionnelle Entrepreneur, pour avoir la liberté de faire, de tracer son chemin, malgré les aléas et les difficultés.
Ainsi, la COVID l’avait empêchée de tenter l’EVEREST en 2020 au dernier moment alors que tout était organisé. Cela devait se faire par la face Nord. L’année suivante, en 2021, il a poursuivi son objectif d’explorer ce sommet mais il avait dû se résoudre à se satisfaire du côté Népalais car les autorités chinoises avaient interdit tout accès de son territoire pour juguler la propagation du virus. Malgré les Icefalls déclarées par Pascal comme l’une des plus belles choses qu’il ait vues et affrontées à rebours des commentaires habituels sur leur danger, la face sud côté n’était pas l’objectif de Pascal car cette face de l’EVEREST reste selon lui plus fréquentée et donc plus touristique que l’autre versant. La face du paraître. Le contraire de Pascal.
Il y a aussi bien entendu quand on connait l’attachement de Pascal à son groupe et à ses collaborateurs pour lesquels il a une profonde reconnaissance, la volonté de grimper en leurs noms et la fierté qu’il éprouve à brandir sur les sommets le drapeau signé de chacun avec le logo mystérieux de Groupe ZeKat.
Bien sûr il y a aussi son ami Christophe qui souhaitait que Pascal l’accompagne pour tenter une nouvelle fois l’Everest, comme il le lui avait demandé pour tenter le K2, car « avec un gars comme toi, tout devient possible » lui avait-il lancé. De nombreuses personnes qui le suivent l’encourageaient à poursuivre ses aventures et elles avaient mal vécu l’ascension du mythique K2 en secret (Pascal avait voulu protéger ces followers et ses amis pour ne pas les inquiéter).
Dès lors, comment Pascal peut-il ne pas y retourner, lui qui est fidèle en amitié ? Lui qui vit ses expéditions comme des aventures collectives, avec ses proches, ses amis, ses collaborateurs, ses followers, le drapeau de son groupe en bandoulière
Alors si vous voulez vous joindre à l’aventure, vous pouvez suivre cette nouvelle expédition sur Instagram (https://www.instagram.com/pascaldenoel/) et sur cette page pour accompagner Pascal pas à pas grâce la carte interactive ci-dessous.
L’expédition en direct
L’attente
Pascal et les autres grimpeurs qui ont choisi de gravir l’Everest par la voie nord sont toujours en attente des visas. Depuis le 7 Avril, les autorités chinoises tardent à délivrer ces « laissez-passer ».Elles ont annoncé que les alpinistes étrangers pourraient probablement rejoindre le camp de base tibétain à partir du 7 mai….
Contraint d’attendre la réponse des autorités chinoises, Pascal explore Kathmandu. La capitale du Népal, en frénésie perpétuelle, présente des temples (fortement détruits après le séisme de 2015), mais aussi de nombreuses ruelles entrelacées et des drapeaux à prière colorés qui flottent partout.
Mais Pascal utilise surtout son temps (quand il ne travaille pas pour son Groupe ) à partir en treck pour parfaire son acclimatation. Lorsque vous vous lancez dans un projet d’une telle envergure l’acclimatation est indispensable pour éviter le fameux Mal des Montagnes (MAM).
Il fuit la pollution de la ville et profite de l’air pur et la fraîcheur de l’altitude. Il a commencé par une expédition de 5 jours ayant pour objectif une ascension à 4500 m., puis il est allé au Puymori High Camp à 6000 m.
En images
En attendant l’obtention du visa, Pascal parfait son acclimatation et explore le Népal avec toujours une folle envie d’apprendre et de partager. Il transforme certaines situations difficiles en de véritables leçons de vie, il se nourrit de ses nombreuses rencontres et il rend hommage à la nature, véritable source d’inspiration pour cet ambassadeur de la planète. Partons en voyage avec ses merveilleuses images …..
Journal de bord
Les autorités chinoises ont enfin délivré les visas pour les grimpeurs et les sherpas. Après 5 semaines d’incertitude qui a nécessité résilience et volonté pour ne pas céder à partir côté sud ni à l’abandon, les voies de l’Everest par sa face Nord tibétaine sont enfin ouvertes pour Pascal. Bagages sur le toit, l’équipe part « serrée comme des sardines » dans le véhicule pour 6 heures de route éprouvante, de nuit, rejoindre la frontière chinoise.
Le contraste entre les infrastructures modernes du côté chinois et les conditions plus rudimentaires au Népal est frappant. Après une route éprouvante, l’équipe arrive, le 15 mai, au camp de base tibétain à 5200 mètres. Le peu de tentes sur une si grande étendue de graviers charriés par les glaciers donne une impression étrange face au magnifique versant nord de l’Everest.
L’équipe consacre les premiers jours à performer leur acclimatation et à habituer leur corps et leur esprit à ces altitudes où l’oxygène vient à manquer Le 18 mai, l’équipe entame la montée vers le camp de base avancé (ABC) situé à 6400 mètres. Cette étape se fait en deux temps, avec une nuit au camp intermédiaire. Malgré le plaisir d’arpenter ces montagnes, les conditions spartiates et le manque de soutien logistique de leur agence interpellent l’équipe qui apprendra que le visa tibétain se termine le 5 juin laissant que peu de temps pour atteindre le toit du monde.
Marche vers l’ABC
Pour cette étape, l’équipe suit la « miracle highway » et arrive au camp de base avancé (ABC) sans avoir eu à franchir le moindre col. Cette montée est néanmoins longue dans la rocaille d’une moraine façonnée et coincée entre deux glaciers dotés de pénitents hauts de 20 mètres. La nature est splendide et les yacks sont les rois en montant aisément.
Planification stratégique
Le 20 mai, l’équipe commence la rotation d’acclimatation vers le Col Nord à 7000 mètres. Les effets de l’altitude et le peu de temps de récupération rendent cette ascension particulièrement éprouvante pour arriver à ce mur vertical de neige et de glace de 400 mètres. L’équipe n’a pas d’autres choix que de maximiser son acclimatation en un temps limité.
Tensions et défis physiques
Malheureusement les problèmes logistiques et les tensions avec les organisateurs perdurent. Le combat permanent du temps limité, l’absence de sherpas pour certains membres de l’équipe et le manque de nourriture précarisent la situation et augmentent les risques à gravir les cols. La situation devient de plus en plus difficile mais malgré les obstacles, l’équipe poursuit le 22 mai, son ascension sans soutien supplémentaire, un choix risqué mais nécessaire pour respecter le calendrier.
5 jours au-delà de 6400 m :
Au lieu de se concentrer sur leur exploit sportif, l’équipe doit s’occuper de l’intendance et se retrouve quelquefois seule. Bloquée 5 jours au-delà de 6.400 m, l’équipe a fait face à des maux de tête, une envie de vomir, une difficulté à respirer. Elle est obligée de se médicamenter pour tenir. La polyglobulie guette avec les risques associés comme la thrombose. Heureusement l’équipe est solide. L’équipe se soutient.
L’Ascension vers le Camp 2
Le 25 mai, après des efforts incommensurables et un record d’ascension sans oxygène à 7700 mètres pour Pascal, l’équipe se prépare à monter au camp 2 à 7800 mètres. Cette montée est cruciale pour leur tentative de sommet, mais les conditions météorologiques, le manque de soutien logistique et l’altitude rendent chaque pas de plus en plus difficile. Le 27 mai, l’équipe atteind le camp 2, une étape clé avant l’attaque finale du sommet.
L’Interruption
Les conditions météorologiques se détériorent encore. Un vent incessant, rend fou et absorbe l’énergie pour rester en équilibre. Pour faire face à ce déchainement climatique et au manque de temps de récupération, l’équipe doit prendre de l’oxygène …. Avec stupeur, colère, l’équipe va vite comprendre qu’il n’y a plus assez de bouteilles salvatrices. Oxana la fondatrice et gérante de Makalu Extrem et son sherpa Tenzing ont économisé sur la sécurité et escroqué l’équipe.
Anéantie l’équipe doit prendre la décision difficile d’abandonner la tentative du plus haut sommet de la planète. Cette décision, bien que décevante, est prise pour une question de survie pour les membres de l’expédition.
Retour et Réflexions
Le 2 juin, l’équipe redescend vers le camp de base, épuisée par un combat incessant de deux mois marqués par des négligences logistiques, des conditions météorologiques extrêmes et des décisions difficiles. Saisie par le contraste entre la difficulté d’entrée et la facilité de sortie à la douane chinoise, l’équipe redécouvre petit à petit un monde organisé, moderne où les technologies sont omniprésentes, De retour à Paris, l’équipe se découvre amaigrie et harassée moralement et physiquement. Le temps est maintenant à la récupération et à la réflexion